Un dîner aux bougies

Mardi soir alors que je rentrais du bureau, j’ai reçu un texto de la jeune femme qui s’occupe des enfants le mardi après l’école. Je l’ai lu en diagonale et soudain les battements de mon coeur se sont faits de plus en plus nombreux. J’ai dû relire une fois le message consciencieusement avant de répondre : « et merde » (ou un truc du genre).

En gros, ça parlait d’incendie, de bougie à acheter, de congélo et entre tout ça, j’ai pu lire un merveilleux « tout va bien ».

Bon sang c’était bien le moment encore ça. Pour pimenter ton quotidien de maman déjà bien débordée et fatiguée, dès début janvier, quoi de mieux qu’un petit incendie de tableau électrique au sein de ton immeuble provoquant donc une coupure d’électricité ? Dommage : j’avais prévu de passer une soirée au calme pour préparer sereinement la journée « enterrement » du lendemain. Dommage : je n’avais plus que 15% de batterie sur mon portable. Dommage : tout est électrique chez nous, même les volets roulants.

Une fois rentrée j’ai pu remercier chaudement ma baby-sitter pour son sang-froid. Elle avait même réussi à ne pas stresser les gamins (encore une perle), j’ai donc tenté de ne pas trop lui pourrir le boulot en 10 minutes, j’ai pris sur moi et j’ai cherché les bougies. Pas pratique dans le noir soit dit en passant.

C’est là que j’ai béni les lampes de chevet des enfants : sans fil et rechargeable/rechargée (ouf)

J’ai aperçu des beaux gosses habillés couleur EDF, j’ai tenté d’en amadouer un ou deux en leur disant que mon dîner dépendait d’eux. J’ai ravalé ma confiance et mon humour à deux euros quand ils m’ont répondu que je pouvais plutôt miser sur un truc froid pour ce soir.

Gloups.

J’ai donc dégainé le paquet de jambon, les carottes et les betteraves que j’avais eu la merveilleuse intelligence de laisser pourrir (à peine) au fond du bac à légumes, j’ai allumé deux bougies (avec 3 allumettes), envoyé mes petits se laver à tour de rôle, mais en se tenant compagnie (peur de l’obscurité toussa) dans la salle de douche avec une des lampes et j’ai préparé ce qui fut un dîner presque parfait aux presque chandelles. Jambon, crudité, pain beurré, yaourt et pommes. Heureusement le yaourt était bio, la pomme venait du maraîcher, car non, je n’avais même pas de chips.

Où va le monde, j’vous l’demande.

Une fois mes zoulous couchés (store grand ouvert, mais surtout avec la promesse d’un réveil en sursaut quand l’électricité sera rétablie vu que des petites mains ont tout de même bidouillé les interrupteurs durant ces quelques heures de coupures), j’ai réalisé que nous n’avions pas encore fêté nos 16 ans de rencontre l’Homme et moi et que ce merveilleux dîner aux chandelles allait donc être finalement une bonne opportunité. Romantisme toussa toussa.

Que ne faut-il pas faire pour dîner à la lueur d’une bougie avec son chéri !!! Faire cramer le tableau électrique du 2e étage tout de même.

L’Homme est rentré tôt (21h15), on a ri de cette aventure (on voit bien qu’il n’a pas géré les enfants cependant, moi j’étais plutôt d’humeur médiocre), nous avons mis notre table et puis…

hi hi hi

Ouais, le courant a été rétabli. Je soupçonne les gars d’EDF d’avoir saboté mon dîner aux chandelles.