Portrait de maman blogueuse – épisode 29

Ficelle

Voici ma dernière découverte en date chez les mamans blogueuses : Ficelle, des blogs Le Feuilleton de Ficelle et Ficelle et Boulotte. Je vous recommande d’ailleurs sincèrement la lecture de son feuilleton, bourré de talent !

Merci de décliner tout d’abord votre identité, pseudo, âge, nombres de gnomes à charge, localisation géographique (ici e-Zabel, police nationale, vos papiers s’il vous plait).

Bon, d’habitude, c’est moi qui pose les questions, alors là, je ne suis pas tellement à l’aise. Mais je vais faire un effort, hein (par égard pour E-Zabel qui me donne la parole, merci, merci, je suis hyper flattée)! Je m’appelle Ficelle (en faux), j’ai 27 ans (en vrai), j’habite Framboisy (en faux) depuis neuf ans, mais je suis un pur produit de la capitale (en vrai). J’ai une petite fille de neuf mois, qui est très très belle ET très très en avance (ricanements admis). Ça va être dur pour ses futurs frères et sœurs (oui, Chéri, si tu nous lis, c’est au pluriel) de tenir la comparaison.

Working maman ou Home maman ou en gros, à part glander à la maison, tu fais quoi comme activités reconnues par la société ?

Working maman, bien sûr. Je suis journaliste, correspondante régionale d’un quotidien national, donc totalement tributaire de « l’actu » et de ses fluctuations. Comme je travaille « à la tâche » (comme les ouvriers au 19ème siècle, oui mesdames), j’ai la possibilité de passer du temps avec mon lardon (presque) quand l’envie m’en prend. Mais je dois décoller dès que se profile un ministre ou une catastrophe à l’horizon – comme pour toutes mamans qui bossent, c’est parfois compliqué. Par ailleurs, j’ai dû reprendre le boulot alors Mini-moi n’avait que 10 semaines et ne voulait en aucun cas entendre parler de sevrage/biberons/lait en poudre. Je me suis donc tapé pendant une quinzaine de semaines des allers/retours incessants à la crèche. Dur, dur… mais je le referai ! Pas question de choisir entre allaitement et boulot.

Un papa qui aide un peu, beaucoup, passionnément ou… un quoi ? (un joker peut–être utilisé si le zhom en question est susceptible ET lecteur de blog !) ?

Jocker. Nan, j’plaisante. Mon petit mari est… un cordon bleu. C’est lui qui nous concocte petits plats, purées, ragoûts, terrines… et compte bien initier sa fille aux joies de la bonne bouffe au fur et à mesure de l’apparition de ses quenottes (toujours zéro à l’heure où j’écris ces lignes). Les premiers mois, j’ai eu un peu de mal à lui céder un pouce de terrain, à part peut-être pour changer les couches, et encore. Mais il s’en occupe à présent presque autant (et aussi bien, oui, oui, je me le répète en boucle… avez-vous, vous aussi, ce problème de confiance en l’homme parfois gauche mais néanmoins plein de bonne volonté qui se cache derrière le géniteur de votre enfant?) que moi. Je ne suis pas sûre qu’il lise mon blog… ce sera un test.

Ton plus beau souvenir de maman (je sais c’est cucul, mais c’est un blog de fille ici tout de même, il faut respecter quelques règles de base).

Et j’assume à fond le côté cucul de la réponse. Pour moi, en number one, c’est la naissance. Incontestablement. Ce moment magique (et là, dommage que le mot soit un peu galvaudé) où la sage-femme sort le bébé d’entre nos pattes et le pose sur notre ventre. Sur mon ventre. Le plus beau moment de ma vie. Elle est restée là, collée à moi (ma fille, pas la sage-femme, non mais!), pendant deux heures. Et puis je me suis levée pour la ramener dans notre chambre et là… je me suis fait engueuler par la surveillante: « Mais qu’est-ce que vous faites debout? On va vous amener un fauteuil roulant! Et le bébé, là, vous le mettez dans ce berceau. Vous n’avez pas le droit de le porter dans les couloirs! » Passer du ventre de sa mère à un baquet en plexiglas… zont tout compris dans les maternités françaises.

Ton blog : pourquoi, depuis quand, ce qu’on y trouve, tes ambitions, ce qui te plait dans l’écriture… (bref, maintenant que tu es milliardaire grâce à ton blog, peux tu nous en parler un peu plus ?) …

C’est ma copine Boulotte qui m’a initié à la blogosphère. Pendant ma grossesse et mon congé maternité, j’ai surfé en non stop sur toutes sortes de blogs. Et puis, elle m’a proposé d’en créer un avec elle. C’est ce qu’on a fait en décembre 2008. C’est donc tout neuf. Ce blog commun nous permet de parler un peu de tout, de partager des photos ou de causer bouquins et cuisine, même si la base reste plutôt de la conso (fringues, puériculture…). Entre temps, je me suis mis à la rédaction d’un feuilleton, qui a son propre blog depuis… une semaine. Mon Feuilleton (c’est le titre, j’me suis pas cassé la tête), c’est léger, hein, pas franchement de quoi faire frémir les amateurs de grande littérature! Mais pour moi, c’est important d’avoir cette pression du rendu hebdomadaire, tout en profitant des commentaires (et du vote parfois) de mes lecteurs. Bien sûr, l’objectif ultime, c’est qu’un éditeur de Chick litt’ (littérature spéciale gonzesses) me dise un jour: « Votre truc, y a moyen d’en faire quelque chose! » Mais bon, je rêve pas.

Maman sévère, maman poule ou un mélange des deux ? (Tu les fais marcher à la carotte, au fouet ou aux oui oui mon petit chéri.)

Dans l’idée (j’en vois déjà en train de sourire), je suis une maman ferme et douce à la fois, qui flatte le côté explorateur/curieux de l’enfant donc lui laisse du mou, tout en ne transigeant pas sur la politesse, etc. Dans la réalité, ma fille n’a que neuf mois et elle est déjà en train de me tester. On m’avait pas dit que ça commençait si tôt… Ces derniers jours, quand elle mange son yahourt, elle me regarde droit dans les yeux, le sourire aux lèvres et elle fait couler délibérément tout le contenu de sa bouche en une fine trainée blanche jusqu’au menton. Et puis elle me fait un grand sourire. Alors j’avoue, oui, j’avoue, je souris. Je sais, c’est maaaaaaal! Mais bon, après deux/trois fois, je me suis reprise, j’ai fait les gros yeux en me concentrant le plus possible. Voire j’ai dû courrir dans une autre pièce pour pouffer. Bref, je m’en sors… très mal. Heureusement, son père est plus sévère.

Pour toi, c’est quoi le plus difficile dans la vie de maman ? (oui je suis toujours dans mon objectif de mettre à bas le fameux « c’est merveilleux et que du bonheur d’être maman » !)

Me lever tous les matins à 6h45! Sans aucun doute (mais pourquoi, POURQUOI, les bébés se réveillent-ils si tôt??)! En plus, j’aimais bien les longues soirées à glander, alors que là, vers 23h (voire avant, argh…), je m’endors comme une souche. Bien sûr, il y a en fait un tiercé gagnant des trucs qu’on ne fait plus (pour l’instant) et qui manquent un peu, j’ai nommé le classique « sorties, week-ends, grasses mat’ ». Mais c’est pas si terrible. Et devenir mère m’a permis de prendre un peu de distance avec mes compagnons de jeunesse, j’ai renommé: la clope et l’alcool, et leurs cousins, les petits matins difficiles (haleine de cendrier/mal de crâne). Et juste pour ça, « c’est merveilleux d’être maman! » Sinon, parfois, j’ai plus envie de checker mes mails que de jouer avec Bibounette, mais j’me soigne.

Champs libre : (vas y exprimes toi, lâches toi, c’est le moment !)

Merci E-Zabel! Merci pour cette occasion (en or, hein, on est sur un blog influent ici!) de m’exprimer! Je suis nouvelle sur la blogo mais je pense que tenir un blog n’est rien si l’on a pas la possibilité d’échanger avec les autres, d’exprimer ses opinions, de récolter des commentaires (positifs ou négatifs – le pire, c’est l’impression de pisser dans un violon). Et, comme Electroménagère l’a très justement fait remarquer la semaine dernière, montrer une part de soi plus artiste, ou en tout cas un peu différente de celle qu’on affiche tous les jours. Pour ce qui est des lardons, je profite de cette tribune pour prôner le 100% bio, l’allaitement long, le portage à tout crin et les familles nombreuses. Voilà, c’est dit. Je suis une maternante moderne, une bobo qui s’assume, une maman très heureuse.