« Une soirée comme je les aime »

Situation : Vendredi soir – 18h15

Je rentre du bureau, je mets la clé dans la serrure. Cliquetis de la clé. Cris de deux petits sauvages. J’hésite, je passe la tête dans l’ouverture de la porte, je vois passer en courant dans le couloir, dans l’ordre : une blondinette ébouriffée d’1 mètre 03 (oui j’ai le compas dans l’oeil) poussant un hurlement de joie (?), suivi de près par un gnome de 85 centimètres environ, sur-excité et poussant le même type de cri.
J’hésite vraiment mais j’entre. Je découvre alors Super Nounou soulagée de me voir !
En 2 minutes, les deux terreurs qui s’avèrent être mes enfants chéris me sautent dessus. Ouf, j’ai réussi à enlever mes chaussures juste à temps. Le petit m’attrape mon sac, s’assoit par terre et commence à le vider. La grande m’arrache mon écharpe, me raconte toute sa journée dans un ordre bizarre en sautillant autour de moi.
Ça y est, ma 2e journée commence. J’ai mal à la tête.
Pendant que je tente de parler à Super Nounou, Choupie me harcèle pour mettre un dessin animé, elle me crie « j’ai été sage maman, j’ai été sage maman », jusqu’à ce que je lui lance un « oui » sans trop savoir pourquoi (ah si pour être peinarde !).
5 minutes de répit : son frère la suit pour choisir le DVD, enfin, lui il ne choisit pas hein, il vide le tiroir à DVD pendant que sa soeur en prends un.
Là, j’apprends que Choupinou cascadeur baveur a dormi 10 minutes pas plus aujourd’hui.
Bêtement je me dis, tiens au moins j’vais pas le coucher tard ce soir celui-là.
Bêtement, oui et non, parce que oui, je l’ai couché tôt, même très tôt : 19h15. Mais à quel prix !

Super nounou partie, la choupie devant son dessin animé, mes emails lus, je dis à Choupinou que l’on va au bain. Évidemment, il me dit « non » mais me suis tout de même dans sa chambre pour prendre ses affaires.
Dans la salle de bain, je lui propose d’enlever ses chaussettes, il me dit … « non« , (je sais il a un vocabulaire très développé pour son âge).
Monsieur préfère, comme c’est étonnant, ouvrir les placards du meuble, ainsi que les tiroirs.
A mon tour de dire « Non » (pour la 1027e fois depuis quelques mois).
Ah ba qu’est-ce que j’avais pas dit là mes amis …

Vous connaissez les colères des bébés autour de 20 mois ?

Ba moi je connaissais déjà. Choupinette m’en avait fait une vers l’âge de choupinou d’ailleurs (19 mois), une première qui m’avait complètement dépassée à l’époque. Impossible de la calmer, j’avais même appelé ma copine voisine avec qui je faisais la garde partagée pour qu’elle vienne m’aider. Pour finir, j’avais appelé SOS Médecin tellement inquiète par ses spasmes et ses pleurs qui n’arrêtaient pas. Le médecin l’avait examiné sous toutes les coutures, j’avais bien vu : il avait même vérifié qu’elle n’avait pas de bleus ou de marque de coups… sur le moment, ça m’avait fait mal, mais j’ai compris peu après.
Bref.
Rodée maman !

Alors autant vous dire que cette fois j’ai dit à mon choupinou, que je voyais bien commencer à partir en vrille : « mon chéri, tu es le 2e, ça ne marche plus les colères ! »
ça ne marche plus, mais ça ne l’a pas empêché de pousser des cris atroces pendant, oui, accrochez vous : 45 minutes non stop.
Autant vous dire que j’ai bien pensé que les voisins allaient débarquer ou appeler la DASS.
Il a hurlé en le déshabillant, alors j’ai tenté de le calmer sur le canapé. Impossible de le toucher, il se mettait à hurler à nouveau. J’ai fini par le mettre dans l’eau : erreur fatale ! Il hurlait de plus belle en essayant de sortir. Je le sors de l’eau. Je vous le donne en mille : il hurle et essaie de rentrer dans la baignoire.
Bordel !
Impossible de le rhabiller, je le cale contre moi pour le calmer : je suis trempée.
Il se jette en arrière, se tortille, pousse avec ses pieds : je l’allonge par terre en sécurité.
Il hurle toujours. Je réussis à lui mettre un body, puis 5 minutes après une couche en le maintenant fermement.
Je tente à nouveau de le calmer en le serrant fort contre moi, cela marche un tout petit peu mais ça repart de plus belle dès que je bouge.
Je prépare un bib, il me le jette à la tronche 5 fois de suite.
Entre temps, je réussis à dire à la grande que maman a besoin qu’elle soit super adorable ce soir, car, comme elle peut « l’entendre » son petit frère n’est pas au meilleur de sa forme…
Enfin, vers 19h15, je réussis à m’assoir dans le canapé, lui bien bloqué dans mes bras. Un miracle, il attrape le bib, le boit cul sec et s’endort dessus. ÉPUISÉ.
Il avait les petits yeux tout gonflés, il était tout rouge partout…
Je lui ai fait un gros calin et je l’ai posé dans son lit.

Je ne l’ai pas entendu jusqu’à 8h15 le lendemain.

Une épreuve pour moi : 1/ je n’avais plus de tympan 2/ j’étais vidée
Du coup, la grande a pris son bain toute seule et elle a eu le droit de regarder un DVD en mangeant.
Plus la force de me battre ce soir là.

Mais fière de moi j’étais, franchement, j’ai réussi pendant ses 3/4 d’heures à garder mon sang froid. Je savais qu’il allait finir par se calmer ou au pire à s’endormir d’épuisement.
C’était juste IMPRESSIONNANT.
Et le plus dur c’est de le sécuriser pour ne pas qu’il se fasse mal en se débattant.

Donc si cela vous arrive, pensez à moi !

Les colères de ce genre, rassurez-moi vous avez vécu aussi ? Comment ? Racontez moi !